Le jour où mon père m’a tué ouvrira le Phénix Festival au Lavoir Moderne Parisien du 27 au 30 mai prochain. A l’aube de ses 18 ans, Roméo dit Black Bird décide de venir vivre chez son père pour la première fois, pour le pousser à prendre sa place de père. Mais les choses ne vont pas se passer comme il l’avait prévu. Magali Solignat  revient sur quelques aspects de sa mise en scène.

Quelle est la genèse du projet ?
Il s’agit d’une création reposant sur un fait réel survenu en Guadeloupe en 2013. Cette création a connu un prolongement étonnant. C’est par l’intermédiaire de Stéphanie Bérard et l’association « Textes sans paroles », que nous avons été choisis pour participer à une lecture en anglais de notre pièce (traduite par Amelia Parenteau) à New York au Martin Segal Center organisé par « l’Act Action Caribbean Theater ». Toutes ces lectures, dont notre pièce, feront l’objet de la publication d’un recueil qui sera prochainement publié par Martin Segal Center et Act. Par ailleurs, une compagnie locale, Voyager Theater Company, est intéressée à la monter là-bas.

Comment vous est apparue la mise en scène ?
Il était important de créer 3 espaces distincts car le récit de la pièce se déroule en 3 temps : le temps du récit, de l’enquête à jardin, au centre le temps des témoignages et enfin les moments in situ (les flash back). Après j’ai voulu mettre ça sous forme d’un podcast journalistique car il s’agit d’une enquête policière et journalistique (c’est pour ça qu’il y a une journaliste en avant-scène à Jardin). Par la suite les espaces vont se mélanger et se déconstruire fragment après fragment.

Quelles ont été vos contraintes à la lecture et/ ou sur le plateau ?
Le problème est que tout s’enchaîne et qu’on n’a pas écrit chronologiquement le texte. De plus, il fallait faire vivre les acteurs pendant que les autres

Quelle a été votre liberté en passant de la lecture au plateau ?
Pour moi, tout passe par la filmographie. Etant co-auteur avec Charlotte, ce fut étrange de partir seule dans la mise en scène à partir de ce qu’on a écrit. Cette histoire la connaissant intrinsèquement, j’ai pu la ressortir aussi fortement que je l’ai reçue.

Ce n’est pas compliqué d’être à la fois metteuse en scène et interprète ?
C’est hyper compliqué ! Ce n’était pas à la base un choix évident. Ce sont les circonstances qui nous y ont contraintes. Mais j’ai la chance d’avoir une super assistante metteur en scène Myriam Grélard qui est mon 2e cerveau pour tout ce qui a trait à l’organisation et Alain Guillo qui fait la direction d’acteurs sur mes personnages.

Une anecdote marquante ?
Nous avons fait une lecture au Studio Hébertot devant Le Lavoir Moderne, Sylvia Roux, Matrioshka Productions et les 3 nous ont pris.

Comment définiriez vous en un mot cette mise en scène ?
Epurée et percutante !

Propos recueillis par Laurent Schteiner

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