L’Arche Editeur propose une nouvelle version de  Maison d’arrêt  traduite par Georges Bas. Edward Bond, présenté comme l’un des plus grands dramaturges de son temps, signe avec cet ouvrage  » La Prison d’Olivier  » une pièce dérangeante. Ce texte analyse minutieusement le mécanisme de la violence et dépeint avec horreur ses conséquences sur les autres.


« Mike : Je suis resté toute la nuit avec son cadavre. Puis toi t’as sonnée à la porte et je t’ai ouvert. Je me suis plus rappelé qu’elle était là. Je savais pas que j’étais un meurtrier. »

La pièce commence sur un fait divers d’une extrême violence. Face au mutisme de sa fille Sheila, Mike perd patience et l’étrangle. Cet acte terrible l’emprisonne physiquement et mentalement dans une spirale infernale où tous ceux qui l’approchent seront aspirés.

Edmard Bond utilise toujours une certaine distorsion de la langue, employant des phrases concrètes, courtes et incisives. Dans un langage populaire qui tronque volontairement les mots, ce texte nous bouscule et interpelle directement le lecteur, apportant un réalisme insoutenable à certaines scènes de violence.


« Franck : Un jour viendra où les hommes seront bons. Plus de violence alors. Moi j’essaie. Je prends le risque. A la fin c’est toujours le gâchis. »

Cette pièce est fidèle aux thèmes de prédilection de Bond, critiquant férocement la responsabilité de la société dans la perversion des hommes. Si les hommes sont innocents à la naissance, qu’est-ce qui en fait des coupables ? C’est forcément, pour Bond, la société qui leur ôte petit à petit leur humanité. Ce constat est personnifié par la présence terrifiante de Franck, le policier qui évolue rapidement en tortionnaire.

Un texte puissant et perturbant, totalement en adéquation avec l’oeuvre de Bond, remis au goût du jour grâce à cette nouvelle traduction.

Audrey Jean


La Prison d’Olivier d’Edward Bond
Traduction : Georges Bas

13€

ISBN 978 2 85181 754 9

Editions : L’Arche Editeur

86 rue Bonaparte
75006 Paris

http://www.arche-editeur.com/

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