Gidon Kremer délaissa un instant son archet pour s’emparer d’une plume et transcrire à travers des échanges épistolaires un ensemble de réflexions et de conseils à une jeune pianiste, une certaine Aurélia. Ces lettres à sens unique, publiées chez L’Arche Éditeur, témoignent d’une virtuosité qui s’accomplit sur le papier et force est de reconnaitre une facette nouvelle de ce virtuose de l’archer. Ayant travaillé avec les plus « Grands », ces remarques sont d’une qualité remarquable et se prêtent à la réflexion tant la portée de ces méditations sont de portée universelle.

 

« Eviter d’être myope » afin d’anticiper les choses semble être une solution de bon sens face aux écueils qu’une carrière artistique peut susciter. Au regard de cette maxime, Gidon Kremer souligne les lois du marketing qui font qu’une artiste devient un produit à part entière. Se vendre pour mieux réussir semble être l’adage communément prisé. Gidon Kremer entend se poser la question si l’on devient meilleur ainsi ?  Après tout, un public ignorant ne manque pas d’ovationner un artiste. Tout dépend où l’artiste place son ambition. Ce qui importe est le savoir-faire. Loin de ces tentations, l’artiste doit se remettre constamment en question et affronter les risques afin d’atteindre l’acmé de son art. Le « know how » est déterminant en la matière.

 

« Dieu vous donne de la force et de la lucidité, Aurélia, afin qu’à la différence d’un grand nombre de vos collègues qui ont du succès, vous ne vous trahissiez pas, ni vous-même, ni votre talent. »

 

Les paillettes ne doivent pas dérouter l’artiste de son objectif qualitatif.  Décider pour lui ce qui est meilleur. « La popularité n’est pas un passe-droit » et il convient de se méfier de tout ce qui brille.

 

Laurent Schteiner

 

Lettres à une jeune pianiste de Gidon Kremer

Prix conseillé 13 €

ISBN : 978-2-85151-776-1

 

L’Arche Éditeur

86 rue Bonaparte

75006 Paris

www.arche-editeur.com

 
 
 

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