Le théâtre du Ranelagh démarre en fanfare sa saison par le non moins mythique Macbeth. Ce spectacle événement, s’appuyant sur une scénographie épurée, tient toutes ses promesses tant la mise en scène de Philippe Penguy nous rappelle l’âge d’or des films de capes et d’épées. Exportant le spectacle dans la salle même, Philippe Penguy, plonge le public au cœur de l’action. La troupe de comédiens décline avec talent l’une des œuvres majeures du grand Will.

 

« Macbeth » nous entraîne dans les brumes d’Ecosse où son roi Duncan lutte contre Norvège afin de préserver son trône. Banco et Macbeth se distinguent et mettent hors d’état de nuire le félon. Célébrés comme des héros, ils rencontrent trois sorcières qui leur lancent une prophétie qui ébranlera leur existence à jamais. Macbeth deviendra roi et Banquo sera le géniteur de rois. Macbeth, poussé par l’ambition de sa femme, assassinera Duncan et sera happé par l’engrenage infernal qu’il aura créé.

 

Macbeth, victime de maléfices ou victime de lui-même, assoit ses noirs desseins en prenant le trône de son bienfaiteur. Macbeth constitue un personnage complexe et une énigme à lui seul. La juxtaposition de sa force, de son charisme et de sa bravoure et de la tentation du pire constituent un hiatus. L’incandescence de ce personnage et sa  faiblesse d’âme sont transcrit à merveille dans ce spectacle.

 

On découvre un personnage torturé qui affirme ses ambitions contrariées. Philippe Penguy nous séduit par un réalisme qui emporte le spectacle. Les scènes de lutte sont réglées au cordeau. Elles s’apparentent parfois à des chorégraphies stylisant l’âpreté des combats que livre Macbeth afin de se défaire de la prophétie des sorcières.

 

La représentation des trois sorcières est particulièrement bien rendue. Les sortilèges jetés sur le Seigneur de Glamis nous plongent dans un univers maléfique entretenu avec soin par la mise en scène. Les comédiens sont justes et  nous procurent plaisir et émotions qui couronnent cette belle réussite.

 

Laurent Schteiner

 

Macbeth de William Shakespeare

 

Traduction de Jean-Michel Déprats

Mise en scène de Philippe Penguy

Avec Laurent Le Doyen, Agnès Valentin, Emmanuel Oger, Anne Beaumond, Teddy Melis, Géraldine Moreau-Geoffrey, Lionel Robert, Emilie Jourdan, Jean-Michel Deliers et Denis Zaidman.

Costumes : Marie-Hélène Repeto

Décor : Sylvie Cahen

Création musicale et sonore : Jean-Michel Deliers et Denis Zaidman

Crédits photo : Charlotte Spillemaecker

 

Théâtre du Ranelagu

5 rue des vignes

75016 Paris

www.theatre-ranelagh.com

Loc : 01 42 88 64 44

Du mardi au samedi à 21h00

 
 
 

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