Une programmation foisonnante et ouverte à tous les arts, telle est l’orientation de la huitième édition du festival qui présente pendant 6 semaines la jeune création artistique dans tous ses états, au propre comme au figuré. 16 compagnies ou collectifs font des propositions de mises en voix ou de spectacles, parfois encore en travail : adaptations littéraires, revisites de textes majeurs, écritures contemporaines, mais surtout des créations originales avec du théâtre d’improvisation, du théâtre immersif, de la danse, de la danse-théâtre, du mélangé, de la déambulation et de la performance. Et puisque tous les arts sont conviés, ce sont aussi une exposition de photos, des installations vidéo, des films inclassables, des films documentaires, des court-métrages et des concerts avec de la house, de la soul, du trip hop et de l’électro.Voici le menu …

Periljeune

Lundi 5 et mardi 6 octobre 2015 à 20h30

Chien, Femme, Homme
Théâtre Transparent
Un texte de Sibylle Berg
Mise en scène de Sophia Von Gosen

Un chien raconte l’histoire d’une femme et d’un homme qui se rencontrent un dimanche parce qu’il n’y avait rien de bien à la télé. Malgré l’habitude des rencontres furtives et après de longues années de célibat, ils décident de tenter une relation amoureuse car cette fois-ci, quelque chose leur semble différent. A travers le regard du chien, le spectateur est plongé au cÅ“ur de la relation de ce couple qui, de plus en plus voué à l’échec, se termine en catastrophe humaine.Inspirée de la nouvelle Les Animaux domestiques de Yael Hedaya, cette pièce drôle et féroce décrit le désespoir ordinaire. Le couple est pour Sibylle Berg le lieu où vient se synthétiser l’idéologie d’une époque. Derrière les petits arrangements moraux de notre temps, quelque chose d’impitoyable se joue ici qui débusque les faux-semblants.

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Jeudi 8 et vendredi 9 octobre 2015

Jane Eyre
Compagnie du 7 juillet
d’après le roman de Charlotte Brontë
Adaptation et mise en scène de Marie Felix

Jane Eyre pourrait se résumer de cette façon : l’histoire d’amour d’une jeune gouvernante orpheline et de son maître, aristocrate désabusé, sous l’époque victorienne. Impossible histoire, désir bridé et refus de leur entourage. Pour Jane, une femme, l’accomplissement et le respect d’elle-même passent-ils par l’assujettissement aux valeurs transmises ou la transgression de celles-ci ? Mais le résumé de Jane Eyre proposé ici serait plutôt celui d’une histoire que l’on traverse comme une maison fantôme, pris dans l’enveloppe sensuelle étreignant ce roman. L’éveil du désir, la pénombre, la présence de fantômes, fantasmes et effrayants et attirants…

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Mardi 13 et mercredi 14 octobre 2015 à 20h30

Fahrenheit 451
Compagnie Le Mot Nu Ment
d’après le roman de Ray Bardbury
Adaptation et mise en scène de Sarah Marchais

Imaginez un monde dans lequel la Littérature est interdite car la liberté de penser est considérée comme un empêchement au bonheur, où les livres, sources de mémoire(s), sont proscrits et brûlés par ceux qu’on nomme des pompiers dans l’unique but de maintenir l’ordre, où la dictature des images permet une jouissance immédiate et où la technologie remplace les liens humains. Tel est le monde dans lequel le pompier Montag évolue, créé de toute pièce par Ray Bradbury en 1953 et qui décrit pourtant le monde d’aujourd’hui. La compagnie Le Mot Nu Ment vous invite à plonger et à participer à son adaptation théâtrale de cette histoire indémodable.

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Vendredi 16 et samedi 17 octobre 2015 à 21h

Bacchantes
D’après Euripide
Mise en scène de Matthieu Dandreau

Dionysos arrive à Thèbes où il veut se faire reconnaître comme un nouveau dieu. Penthée, roi de Thèbes et cousin de Dionysos, ne tolère pas l’exercice d’un nouveau culte et critique ouvertement et violemment la venue de cet étranger qu’il considère comme un imposteur. Un affrontement se prépare donc entre deux adversaires issus de la même famille, défendant tous deux une cause qu’ils pensent la bonne. Ce duel dépasse la simple querelle familiale, il s’agit de la place que l’on accorde à l’autre dans toute sa différence.

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Jeudi 22 et vendredi 23 octobre 2015 à 20h30

Projet 4.48 / Take # 2
ou comment swinguer pour rendre à 4.48 Psychose la vie qui lui revient D’après la pièce de Sarah Kane
Adaptation et mise en scène de Brune Bleicher

Nous vous proposons une symphonie solo pour trio d’interprètes.  La symphonie solo, c’est 4.48 Psychose, texte dramatique qui nomme sans filtre et avec acharnement la difficulté de vivre. 4.48 Psychose, ça parle clairement de la souffrance, il nous semble vain d’en faire le monologue d’un personnage psychotique parfois entrecoupé d’un entretien avec son médecin. Sarah Kane s’est si bien occupée de mettre en images ce mal de vivre que nous pouvons passer à autre chose et nous en emparer avec toute notre vivacité.  Le trio d’interprètes ce sont des comédiens non mélomanes qui s’inspirent pour l’occasion des rudiments du jazz. Parce que la souffrance qui jaillit de 4.48 Psychose fait pour nous écho à celle qu’on trouve dans le jazz. Le jazz ça parle de perte, de manque, de rupture. Mais avec de l’énergie, du chÅ“ur, du swing. Ça pulse, ça va-et-vient, on en vient à danser sur la fiévreuse voix de Nina Simone :

« When I get that mood indigo,
I could lay me down and die. »

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Mardi 27 et mercredi 28 octobre 2015 à 20h30

Comme ils disent
Collectif Les Trois Mulets
Une création collective de Vincent Deslandres, Boutaïna El Fekkak
Ghislain de Fonclare et Alexandre Michel
Dirigée par Vincent Deslandres
Une création collective à partir du débat suscité par le projet de loi relatif au mariage gay.

Chacun, chacune d’entre nous a reçu des instructions explicites et implicites de bonnes conduites sexuelles. Dans quels buts ? Nous grandissons entourés de représentations particulières du couple, de l’amour et de la famille. Jusqu’à quel point nous ont-elles marqués ? Le conflit entre des forces d’adhésion et d’émancipation par rapport à certains modèles s’est particulièrement révélé lors du débat sur le mariage homosexuel. Comment comprendre l’ampleur de la réaction ?  Comme ils disent ambitionne d’approcher les enjeux dissimulés du débat. Pour ce faire, trois types de paroles se confrontent : celles des opposants, celle d’un anthropologue et celles de 4 individus présents sur scène.

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Lundi 2 et mardi 3 novembre 2015 à 20h30

On n’est pas ça pour là
Mise en scène de Gregor Daronian-Kirchner

Pour nous et notre tragédie, à votre indulgence soumis, s’il vous plait écoutez. Merci. Osez imaginer L’enfant d’Hermès et d’Aphrodite. Un dieu déchu. Un peu perdu. L’enfant psyché, l’enfant sans sexe, livre bataille. Là-haut, loin au-dessus de nous, les dieux querellent. Ici-bas le monde change. Un phénomène épidémique dépouille les êtres humains de leur sexe. La société planétaire impuissante est en crise. Osez maintenant croire à l’histoire de ces êtres… celle de L’ÊTRE SANS PLAISIR et de LA FEMME XY. Osez. Et retenez-en. Tout ce que vous voudrez.

Spectacle librement inspiré du film documentaire Rodica est un bon garçon, réalisé par Marian Ilea et Gheorghe Dinu.

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Samedi 14 et dimanche 15 novembre 2015 // 20h30 & 16h30

Elle est un bon garçon
Compania 28 (Roumanie)
Texte et mise en scène de Eugen Jebeleanu

Depuis l’enfance, LUI se considère davantage comme une fille que comme un garçon. Il se faisait appeler ELLE et portait des robes. LUI/ELLE a grandi avec ce dilemme. A 30 ans, la confusion persiste. Elle vit dans un village de Maramures, chante de la musique populaire roumaine aux mariages et dans des bars. Rien d’inhabituel, si ce n’est le fait que sur sa carte d’identité est écrit LUI, son « véritable » nom. Dans le petit village au milieu des collines, ELLE paraît être complètement acceptée par les villageois. Encore mieux, ils sont contents que la Roumanie soit entrée dans l’Europe, comme ça ELLE pourra se marier. ELLE raconte sa vie, comment et qui elle a aimé, des hommes jaloux, des amours qui tournent mal. Elle témoigne, évoque l’Espagne où elle était obligée de se prostituer et comment elle est retournée au pays, plus morte que vivante, droguée, le sang coulant de sa bouche et de son nez, se réveillant sous perfusion. Maintenant, elle s’est achetée des animaux pour s’obliger à rester plus de temps à la maison.

Periljeune

 

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