Michaelangelo Merisi, dit Le Caravage, peintre à la réputation sulfureuse prend vie sous les traits et la plume de Cesare Capitani.  Ce spectacle puissant et charnel retrace le parcours iconoclaste d’un rejeton du siècle, artiste génial à l’esprit complexe et  torturé. Un récit captivant mené par Cesare Capitani, exaltant et fascinant.

 Dans l’intimité d’un clair obscur, Le Caravage apparaît flamboyant d’arrogance et de génie. Il se raconte, s’agite, mue par ses souvenirs. Originaire d’un petit village de Lombardie, Caravaggio, Michaelangelo Merisi, au caractère impétueux et revêche, entre comme apprenti dans l’atelier du peintre Peterzano à l’âge de 13 ans. A 15 ans, c’est l’épiphanie : « un jour maître Peterzano nous emmène voir le Saint Matthieu et l’Ange d’un certain Savoldo « Regardez-moi ces contrastes ! Vous avez là tout ce qu’il faut fuir ! » Pour moi c’est la révélation ! Quel éclairage ! Voilà le bruit que je veux dans mes tableaux.» A la fois rejeté et adulé, Merisi trouve son salut dans la création et transcende scènes bibliques ou anecdotiques par ses frénétiques coups de pinceau et de génie. Destin grandiose d’un peintre hors-norme, il finira consumer par ses propres démons à l’âge de 39 ans.

Caravage

Le dispositif est simple. La scène devient «camera obscura» et chaque éclairage se  transforme en touche lumineuse, parfaite illustration du «ténébrisme», cher au Caravage. Une réussite. La pièce parvient à imbriquer la vie et l’oeuvre du Caravage en évitant la pesanteur de la démonstration. Le processus créatif se déroule alors sous nos yeux : le choix des modèles et des sujets, les effets escomptés par l’artiste,nous voilà transportés il y a quatre siècles. Il faut avouer que Cesare Capitani fait un superbe Caravage : boucles noires de jais, teint hâlé, traits tirés, barbe de trois jours; il déborde de sensualité et de sensibilité.

Sabrina Amghar
 
Moi, Caravage de Cesare Capitani
D’après le roman de Dominique Fernandez La course à l’abîme
 
Mise en scène : Stanislas Grassian
Avec : Cesare Capitani et Laetitia Favart
Direction d’acteurs : Nita Klein
Création lumières : Bernard Martinelli
A partir du 13 mars 2013
Du mardi au jeudi à 19h
 
Théâtre de la Gaîté Montparnasse
26, rue de la Gaîté
75014 Paris
Location : 01 43 22 16 18

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